« bébé du dedans » ?« bébé du dehors » ? il s’agit bien là du même bébé
dont la naissance est la continuité de sa vie intra-utérine. Toutefois,
l’environnement aérien qu’il découvre dès la sortie du ventre maternel est
bien moins enveloppant que l’environnement aquatique dans lequel il a
évolué durant 9 mois. Esther BICK parle du bébé comme d’ « un
cosmonaute lâché dans l’espace », c’est dire combien ce tout-petit n’a plus
de repère et aura alors besoin d’adultes lui offrant un environnement
sécurisant. Si le lien entre le bébé et ses parents a commencé à se tisser au
cours de la grossesse, la rencontre avec cet enfant réel n’est pas innée. Il
n’existe pas de gène du bon parent ni d’instinct maternel ! Bébé est un partenaire très actif dans les interactions. Parce qu’il adoptera tel
ou tel comportement, il suscitera chez ses parents des sentiments, des réactions. Tisser du lien avec son bébé c’est comme faire du tricot !
On essaie de suivre un modèle (celui que l'on a reçu ou celui que l'on a lu dans les livres!) et puis parfois (et heureusement) on invente,
on se trompe, on « détricote » alors pour « retricoter » et on réajuste et on recommence ! Notre tricot peut avoir des trous parfois, des
mailles oubliées, manquées à l’image du parent dans sa relation avec son enfant puisque cette relation ne doit surtout pas être parfaite.
Toutefois, il arrive que le bébé et ses parents ne parviennent pas à se rencontrer ou difficilement et ce pour un tas de raisons
qui sont propres à chacun. Les consultations et par la suite la mise en place d’un suivi psychologique si nécessaire permettront de
comprendre ce qui se joue dans ces débuts de liens.
La rencontre avec son bébé est empreinte de son histoire personnelle, familiale et ainsi des transmissions transgénérationnelles.
Rencontrer son enfant convoque alors le vécu de chaque parent avec ce qu’il a reçu lui-même en tant qu’enfant. Ces expériences
émotionnelles, même très précoces, ont été emmagasinées dans la mémoire sous forme de traces qui demeurent à l’état brut sans avoir
pu être élaborées. La naissance d’un enfant viendra alors raviver ces souvenirs inconscients et fragiliser le lien avec son bébé. Les
blessures parentales non cicatrisées vont avoir un impact dans la relation qui se tisse avec l’enfant. Le bébé, véritable éponge
émotionnelle de la souffrance de ses parents, va alors exprimer à son tour son mal-être par un langage autre que le langage verbal. C’est
ainsi que nous verrons apparaitre des symptômes tels que des difficultés d’endormissement, des difficultés dans le sommeil avec des
réveils nocturnes réguliers, des difficultés dans l’alimentation, les troubles du tonus (bébés « poupées de chiffon » ou bébés hyper-tendus,
autocrispés), les pleurs répétitifs et incoercibles, les constipations, les diarrhées, les poussées d’eczéma, les crises d’asthme, l’agitation
motrice, et ces bébés trop sages décrits comme très calmes qui ne demandent rien, ne pleurent jamais et dorment beaucoup.
Parce qu’un bébé ne fait pas de caprice, il utilisera tout un langage corporel et psychosomatique pour dire combien il ne va pas bien.
Lorsque la grossesse a été compliquée, lorsque bébé arrive après que ses parents aient traversé un évènement douloureux (fausse-
couche, deuil prénatal, enfant mort-né), lorsque l’accouchement a été difficile et a nécessité une séparation d’avec sa mère, bébé gardera
des empreintes qui s’exprimeront par différents symptômes.
Il en est de même pour l’enfant plus grand chez qui l’on retrouve les symptômes mentionnés ci-dessus. A cela peuvent s’ajouter des
difficultés de séparation avec la mère où toute situation de séparation déclenche des angoisses massives. Les intolérances à la frustration
provoquant des crises importantes sont aussi des signes qui doivent interpeller. Les observations et les retours de l’école sont également
à prendre en compte, l’enfant peut manifester des signes et adopter des comportements au sein de l’école qui ne se perçoivent pas à la
maison. Un évènement familial (séparation, divorce, décès dans la famille) peut venir perturber l’enfant, un accompagnement
psychologique lui permettra alors de le dépasser.
Lorsqu’une famille est touchée par le handicap d’un enfant, on observe une perte importante de repères, la famille est déstabilisée.
Plusieurs émotions sont ressenties et il n’est pas toujours facile d’oser les dire à l’entourage. Qu’il s’agisse alors des parents, de l’enfant
identifié comme « porteur du handicap » et/ou des frères et sœurs, un accompagnement psychologique peut s’avérer nécessaire.
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